Les difficultés des marchés financiers internationaux commencent à re-jaillir sur les entreprises italiennes qui se préparaient à entrer en Bourse. Confrontées à la baisse de l’indice bour-sier milanais (mibtel), la principale place financière en Italie qui, depuis le début de 1’année, a perdu 10,6% de sa valeur (11,85% pour les titres du textile et de l’habillement), certaines ont décidé de renvoyer à plus tard l’opération.
C’est le cas du spécialiste de l’habille-ment sportswear Sergio Tacchini, qui avait prévu de placer de 30 à 40% de son capital sur le marché financier à l’automne: «Il serait insensé de donner corps à ce projet sans tenir compter de la crise actuelle. Nous disposons des moyens financiers néces-saires pour soutenir le plan de développe-ment de l’année en cours. Nous préférons donc attendre de meilleures conditions de marché», explique son président, Sergio Tacchini.
L’année dernière, le groupe a augmenté son chiffre d’affaires consolidé de 18,5%, à 1,14 milliard de F, tandis que le résultat opérationnel s’élève à 54 millions de F, contre 30 millions de F en 1999. Le marché français est l’un de ceux qui a le plus progressé: les ventes, qui étaient de 193 millions de F en 1999, ont fait un bond de 58%.
Selon différentes indiscrétions circulant dans les milieux financiers, le groupe Prada, dont l’arrivée en Bourse est prévue pour la fin du printemps, pourrait égale-ment reporter l’opération de quelques se-maines. M�me si, pour l’instant, les res-ponsables du groupe assurent que le pro-gramme se poursuit comme prévu. Le groupe, dont le chiffre d’affaires s’élevait à 10,84 milliards de F en 2000, a besoin d’argent frais pour continuer à dévelop-per ses réseaux de distribution mais aussi pour réduire son endettement, qui a forte-ment progressé au cours des deux der-nières années en raison de multiples ac-quisitions.
Autre aspirant à la Bourse pour les pro-chains mois, le distributeur Giacomelli a pour sa part confirmé ses intentions: il de-vrait placer 35% de son capital sur Star, le nouveau marché de la Bourse milanaise destiné aux petites et moyennes entre-prises, avant la fin du mois de juin. «Natu-rellement, nous espérons que les marchés financiers se seront repris à ce moment-là. Mais nous avons des objectifs de crois-sance qui passent avant tout par la cota-tion», explique Gabriella Spada, la prési-dente du groupe, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 1,69 milliard de F en 2000.